La paroisse
La paroisse de Vercorin a été érigée vers 1200, date de la construction de son sanctuaire roman, soit peu après les premières paroisses apparues en Valais. Trois éléments la caractérise : le site, la cure et les ruraux, les sanctuaires.
Le site
A 1346 m. d’altitude, le complexe paroissial occupe une position dominante sur le chemin d’accès aux « Crêtes ». C’est un point d’observation idéal pour toute la zone exploitée et soustraite à la forêt. Le bisse marque exactement la limite entre pâturages et forêt. A l’origine, vers 1200, il s’alimentait au torrent d’Orzival, c’est-à-dire au bassin de la Navizence. Vers 1380, l’extension des prés à l’ouest exigea la construction du Bisse de Vercorin. Il s’alimentait et s’alimente toujours à la Rèche. Les derniers pâturages confins au bisse constituent la zone des mayens. Un mayen est un chalet unique qui regroupe sous le même toit l’abri du bétail au sous-sol, la cuisine en terre battue, la chambre, et la grange à l’étage.
La cure et les ruraux
La paroisse était propriétaire de ruraux que le curé exploitait parfois lui-même ou plus souvent affermait (louait à autrui contre salaire). On retrouve ici les quatre constructions de l’habitat rural traditionnel. Aujourd'hui leur affectation a changé.
Les sanctuaires
La nouvelle église
Elle fut construite en 1963. Les vitraux sont l’œuvre du peintre verrier Albert Chavaz. Le « Chemin de Croix » est réalisé sans plomb en raison du faible espace à disposition, les verres colorés étant juxtaposés entre deux plaques de verre transparent, puis chauffés. Au-dessus, la longue verrière reproduit la magie des agates de notre enfance. La technique du vitrail sans plomb a été expérimentée en Suisse romande pendant la guerre de 39-45 ; le métal était alors introuvable.
L’ancienne église Saint-Boniface (XIIe - XIIIe)
Plan des étapes de construction de l’ancienne église de Vercorin
La tapisserie
En 2006, grâce à un généreux donateur, et sous l’impulsion de Henri Marin, cette œuvre d’art monumentale unique en Valais a pu être réalisée pour embellir la nouvelle église. Elle a été tissée selon une technique datant du Moyen Âge par André Magnat, maître lissier « meilleur ouvrier de France » à l’Atelier d’Aubusson, selon le modèle d’Isabelle Tabin-Darbellay. Elle fut incendiée en 2008, puis refaite par le même ouvrier en 2010. La relique ayant survécu à l’incendie est exposée dans l’ancienne sacristie.
Le thème
Face au Chemin de Croix d’Albert Chavaz qui grave un horizontale de lumière dans le mur gauche de l’église, la tapisserie s’élève verticale pour ramasser le regard et l’orienter vers l’autel. Le Chemin de Croix évoque les derniers pas du Christ de l’arrestation à la mort et se termine dans un éclatement de couleurs : la Résurrection. La tapisserie, évoque le chemin de Marie, et fait écho au Chemin de vie d'Erwin Rehmann, qui acceuille fidèles et visiteurs sur le . Le Chemin de Vie du chrétien s'inscrit dans celui de Marie, la plus parfaite des créatures.
Quatre moments clefs de la vie de Marie se succèdent, se lient l’un à l’autre par un jeu de rythmes qui soulignent les liens nécessaires set mystérieux. L’idée est de reprendre l’éclat vif des tons des vitraux et de les contenir dans des masses neutres qui construisent l’ensemble.