La maison et la rue
Le plan d’une maison d’habitation vous est maintenant familier : galetas (galerie avec petites fenêtres), étage en pierre et en bois (cuisine au nord, « pylio » au sud) et rez en maçonnerie (salle, rangement, stocks, etc.).
Observez le balcon de cette maison. Il est appelé ici « galerie ». Il s’agit d’une particularité, car la façade-pignon des maisons anciennes porte rarement cet accessoire. Ici, la galerie est d’origine : observez bien, c’est le prolongement des madriers des façades-gouttereau qui forme son support. Les balcons récents sont toujours des ajouts, portés par des poutres insérées dans la paroi et munies de contrefiches.
Observez son orientation. Que remarquez-vous de particulier ? Eh oui, la partie bois n’est pas d’équerre avec la partie maçonnée. Une contrefiche la soutient même, dans son angle en porte-à-faux. La partie maçonnerie suit l’alignement de la rue, à hauteur des charges transportées. La partie boisée, la seule habitée, se tourne vers le midi, à la recherche de la lumière et de la chaleur du soleil.
Sur la gauche (ouest) de la maison se trouve la grange-écurie. Celle-ci est cependant récente, avec ses quatre piliers maçonnés appelés « chantons ». Courante dans la plupart des villages valaisans, à Vercorin, elle est pourtant quasiment unique.
Guettez ensuite ce qui se cache entre les deux maisons juste avant, sur la façade maçonnée côté cuisine, à votre gauche. Deux becs d’évier, avec leur conduit en pierre, sont en effet visibles. Ils évacuaient les eaux usées des cuisines jusqu’au « tout-à-l’égout » moderne. Le village en recèle encore bien d’autres, aujourd’hui obstrués, intégralement ou partiellement conservés.
Pour en savoir plus, « Les maisons rurales du Valais, tome 1 » (véritable guide de notre architecture paysanne) présente la photo de cette bâtisse.