Le Château de Courten a été construit par le comte Antoine Pancrace de Courten et son épouse Catherine Ballet. L’illustre bâtisseur était Lieutenant Général du Régiment de Courten au service du roi de France. Depuis 1883, c’est la famille de Chastonay qui, par alliance, en est devenue propriétaire.
La bâtisse
La bâtisse est orientée sud-est / nord-ouest.
Le cadran solaire de la façade sud se prolonge sur la façade est.
Nous y trouvons également deux vénérables tilleuls, contemporains de la maison, comptant deux cents ans bien sonnés !
À la manière des résidences titrées, les volets sont peints de motifs géométriques aux couleurs du blason des de Courten :
Ces motifs sont différents selon que les volets sont fermés ou ouverts
"La fête patronale"
Saviez-vous qu’à une époque on ne laissait pas les femmes danser ? En effet, ici lors des fêtes qui suivaient la messe le dimanche, les femmes n’avaient pas l’autorisation de danser avec les hommes, et même de danser tout simplement. Elles devaient rester assises et attendre.
Dans son livre « Vercorin, le vieux village », Pierre de Chastonay, reprend un récit de Mario (plus d'informations à ce sujet à l'étape n°8) au sujet de la fête patronale, qui s'était déroulée lors de son séjour au Château de Courten :
"... Puis un bal étant de rigueur, les militaires - car tout se fait militairement à Vercorin le jour de St Boniface, - fidèles au programme, donnèrent le signal de la danse en arrivant avec fanfare et les tambours sur une petite place gazonnée qui s'étend sous les fenêtres de la principale maison du village, celle où je logeais. ..."
"...Je fus alors témoin d'une scène unique au monde, si toutefois on en excepte le Valais.
Dans les paroisses de montagne, la danse entre les deux sexes étant vue de mauvais oeil, il en résulte que les jeunes filles, bien que les pieds leur en démangent, sont condamnées à rester spectatrices d'un bal sans oser y participer. Valses, polkas et galops, avec tout leur charme entraînant, retentissent à leurs oreilles comme une ironie perpétuelle du sort. Cette privation leur est d'autant plus dure que le goût de la danse est inné chez les Valaisans.
"...Les valseuses, ainsi exclues des bals, les hommes se dédommagent de cette lacune en dansant entre eux, et cela avec une bonhomie, un sérieux qui rendrait la chose ridicule, ou tout au moins comique, si un usage aussi étrange n'avait passé dans les moeurs. Un voyageur en demeure ébahi, mais ici cela ne prête à rire à personne..."
"...Trois femmes, qui paraissaient étrangères à la localité, prirent seules part à la danse. Aucune des jeunes filles du village ne goûta au fruit défendu..."
M. de Chastonay précisera ensuite :
"Le récit de Mario est délicieux. Toutefois, me semble-t-il qu'elle a trop facilement admis que dans les paroisses de montagne, la danse entre les deux sexes est presque inconnue. Sur la place même de Vercorin j'ai vu plus
d'une fois jeunes gens et jeunes filles s'en donner à danser de tout coeur. Il doit y avoir une autre raison pour laquelle, le jour de la fête patronale, les jeunes filles ne prennent pas part à la danse.
Cette coutume ne serait-elle pas en rapport avec la Confrérie de Saint-Boniface qui autrefois organisait la fête patronale ? Ce sont les membres de la Confrérie qui arrangeaient aussi la fête de l'après-midi, hors du choeur.
Les divertissements avaient, au moyen-âge, un caractère mi-religieux, mi-profane. Plus tard ils se sécularisèrent toujours davantage. Toutefois on ne voit pas bien les graves et digne Confrères valser aux bras des jeunes filles.
Hésitant d'aller aussi loin, ils se seront contentés- faute de mieux - de danser entre eux."
Interrogez-vous !